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Scène 1ère.

Laflûte, seul, balayant et rangeant les chaises.

Allons tout est en ordre, il est à peine huit heures et toute ma besogne est faite ; M. Plumet n’est pas encore levé, je vais l’attendre ici ; … ah ! à propos il va vouloir se raser, préparons tout… là, sa petite table, son miroir, sa savonnette, rasoir et la serviette de rigueur ; bon !… Voilà cependant un an de passé depuis que je suis au service de M. Plumet, ca m’rappelle le jour de la grande catastrophe où mon cousin Jocrisse a fait tant de fracas, ici, précisément dans cette même salle ! Dieu ! quand je me rappelle, quel carambolage, table, buffet, assiettes, j’en ris encore, surtout de son empoisonnement au vin de champagne !… Diable de cousin, va !… il s’en est pas mal tiré ; mais dame aussi, ça l’a t’y changé ? Est-il tranquille à présent ?… Depuis que le cuisiniet, le p’tit scopette, a quitté M. Plumet c’est mon cousin qui l’a remplacé, et il s’y entend ma foi pas mal, puisque not’  maître trouve tout bon !… oh non, Jocrisse n’est plus le même, excepté une chose c’est qu’il a toujours le mot pour rire et pour placer un petit mensonge ; ah dame ! à lui l’pion pour ça… n’importe, c’est un bon cousin pour moi… (il regarde dans la coulisse) Ah j’entends quelqu’un, c’est précisément lui.


Scène 2e

Jocrisse, Laflute
Jocrisse

Déjà à l’ouvrage, Laflûte, c’est superbe ! C’est comme moi, depuis une heure mes fourneaux sont allumés, je ne fais que fricasser et refricasser pour le déjeuner de not’  maître. Est-il levé ?

Laflûte

Non, mon cousin, et tenez, au moment où vous entriez, je parlais de vous.