LETTRE CDIV.
L’Auvergne.
En partant de Montbriſon, j’ai
pris, Madame, la route de l’Auvergne
où je viens d’arriver. Cette
province eſt bornée au nord par le
Bourbonnois, au ſud par le Velai, le
Gévaudan & le Rouergue, à l’eſt
par le Forez, & en partie par le
Velai & à l’oueſt par le Querci le
Limouſin & la Marche. Elle a dans
ſa plus grande longueur, environ quarante
lieues, dans une direction du
nord au ſud, inclinant un peu du
nord-eſt au sud-eſt, & dans ſa largeur
moyenne elle a vingt-quatre lieues. Elle ſe diviſe en haute & baſſe.
La partie haute eſt du côté du ſud, la
baſſe du côté du nord.
La haute Auvergne eſt riche en pâturages ; il s’y fait un commerce conſidérable de beſtiaux & de fromages. Le pays eſt montagneux, cependant on y trouve des plaines fertiles en bleds & des vallons fort agréables & d’un bon rapport.