Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/108

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Si les échos disent ton nom,
C’est lui que les échos répètent.
Cent fois, Thaïs, il a fêté
L’or de ta longue chevelure,
En tresses mollement jeté,
Et qui voltige à l’aventure,
Tes yeux doux et vifs tour à tour,
Et ce beau sein que j’idolâtre,
Où sur un frais monceau d’albâtre
Les desirs vont bercer l’amour.
Songes-y bien ; quand je t’appelle
Mon tout, ma Vénus, ma Thaïs,
Ma colombe, ma tourterelle,
Tous ces titres que tu chéris,
Ingrate, tu les dois au zèle
De l’organe que tu punis.
Crois-tu le contraindre à se taire ?
Non, non, il brave en ce moment
Tous les maux que tu peux lui faire.
Viens, renouvelle son tourment :