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VENGEANCE FATALE

moment il approche quatre heures et j’ai besoin de repos.

En ce moment, on frappa à la porte.

Louis alla ouvrir.


II

L’INCENDIE DE LA RUE CRAIG


Puivert, aussitôt qu’il fut libre, se rendit chez Darcy.

Ce dernier était entré depuis assez longtemps. Il était naturellement assez inquiet. N’ayant pas remarqué la chute du fermier de Ste-Anne, il avait pris en toute hâte le chemin de la rue St-Alexandre, et arrivé à sa maison, il avait attendu Puivert, d’abord avec surprise, puis il fut bientôt pris de trouble et devint très soucieux du long retard de ce dernier. Il était très agité, et quoiqu’il voulût se cacher à lui-même son propre malaise, il ne réussissait pas à calmer son esprit remuant.

— Évidemment, se disait-il, ce malencontreux personnage avait intérêt à apprendre les détails de la nuit du 29 décembre ; cependant je ne vois personne à part Louis, malheureusement je n’ai pas pu m’assurer quel était cet homme. Mais Puivert est très robuste et lors même que son antagoniste aurait eu raison de lui, il ne peut avoir raconté ce qui s’est passé dans cette nuit néfaste ; et à cette idée ses cheveux se dressaient sur sa tête. Cependant la grandeur du danger lui rendit son ardeur juvénile. Il faut sortir de cette incertitude, se dit-il. Il entendit alors Hortense marchant à pas lents dans sa chambre, il l’appela donc.