Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/45

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le rende, Monsieur, vous prenez notre chère demoiselle, Mais ne le lui dites pas, elle est fière. »

Fière, soit, j’aime bien les petites fières, les fières sont surtout prisables quand on est certain de les avoir conquises, hé ? Oh bassesse, maladresse de l’homme ! Que j’étais satisfait de moi ! Imaginez-vous que, tandis qu’elle restait pensive sous la porte avant de me dire le oui, imaginez-vous que je lisais avec étonnement sur ses traits cette pensée : « Si j’ai le malheur à attendre des deux côtés, pourquoi ne choisirais-je pas de préférence le gros épicier afin que, dans ses ivresses, il me roue de coups jusqu’à me tuer.

Et, qu’en croyez-vous, ne pouvait-elle pas avoir une telle pensée ?

Oui, et maintenant je ne comprends rien du tout ! Je viens de dire qu’elle pouvait