Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/117

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— Ah ! comme vous brûlez de savoir par quel procédé j’ai été instruit en ce qui concerne Stepan Mikhailovitch !

Veltchaninov rougit :

— Je vous répète encore que cela m’est égal.

« Si je le jetais dehors avec sa bouteille ? » songeait-il. Et sa colère montait, et son visage s’empourprait.

— Allons ! tout cela n’a pas d’importance, fit Pavel Pavlovitch, comme s’il voulait lui redonner du courage. Et il se remplit son verre.

— Je vais vous expliquer de suite comment j’ai tout appris, et satisfaire votre ardente curiosité… car vous êtes un homme ardent, Alexis Ivanovitch, un homme terriblement ardent ! Ha ! ha ! Seulement, donnez-moi une cigarette, puisque depuis le mois de mars…

— Voici.

— Eh ! oui, c’est depuis le mois de mars que je me suis gâté, Alexis Ivanovitch, et voici comment tout cela est arrivé. Écoutez. La phtisie, vous le savez bien, cher ami — il devenait de plus en plus familier —, la phtisie est une très curieuse maladie. Le plus souvent le phtisique meurt sans presque s’en douter. Je vous dirai que, cinq heures avant la fin, Natalia Vassilievna projetait encore d’aller voir,