Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

matin nous partirons de manière à être là-bas à midi.

— Vous me comblez ! Comment, même passer la nuit chez vous !… consentit avec attendrissement Pavel Pavlovitch, c’est trop de bonté… Et où est-elle, leur maison de campagne ?

— À Lesnoïé.

— Mais dans ce costume ? Chez une famille si distinguée, même à la campagne… Vraiment… Vous me comprenez… Le cœur d’un père !

— Peu importe le costume : elle est en deuil ; elle ne peut mettre autre chose. La robe qu’elle a est parfaitement convenable. Seulement du linge un peu plus frais, un fichu…

En effet, le fichu et le linge que l’on voyait laissaient fort à désirer.

— Tout de suite, fit Pavel Pavlovitch avec empressement ; on va lui donner, tout de suite le linge nécessaire ; il est chez Maria Sysoevna.

— Alors il faudrait chercher une voiture, fit Veltchaninov, et très vite, si c’est possible.

Mais un obstacle surgit : Lisa résista de toutes ses forces. Elle avait écouté avec terreur ; et si Veltchaninov, tandis qu’il cherchait à persuader Pavel Pavlovitch, avait eu le temps de la regarder avec un peu d’attention, il au-