Page:Dostoïevski - La logeuse, suivi de deux histoires (2e édition), 1920.djvu/185

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rieux avec un sourire amer. « Je m’embrouille... Ce n’est pas ce que je voulais vous demander... Je voulais dire... N’auriez-vous pas vu une dame en manteau de velours noir doublé de renard, et en voilette noire ? »

— « Non, je n’ai pas vu de dame pareille... Non... je n’ai pas remarqué... »

— « Ah ! dans ce cas, excusez-moi. »

Le jeune homme voulait demander quelque chose, mais le monsieur en pelisse disparut de nouveau, laissant abasourdi son patient auditeur.

« Que le diable l’emporte ! » pensa le jeune homme en pardessus, évidemment désorienté.

Avec dépit il remonta son col de’ loutre et reprit sa promenade, en ralentissant avec précaution devant la porte cochère de la grande maison.

Il était furieux. « Pourquoi ne sort-elle pas ?» pensait-il. « Il est bientôt huit heures ! »

Huit heures sonnèrent à la tour.

« Ah ! que le diable vous emporte à la fin ! »

— « Excusez... »

— « C’est moi qui m’excuse de vous avoir reçu de cette façon... Mais vous m’avez heurté si brusquement que vous m’avez complètement enrayé », dit le promeneur en fronçant les sourcils.