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130 LES FRERES KARAMAZOV.

— Et la mienne aussi, je pense. Sa mère était ma mère, qu'en dites-vous? fit brusquement Ivan d'un ton de mé- pris indicible.

Le vieux tressaillit sous le regard fulgurant de son fils.

— Comment, ta mère? dit- il sans comprendre. De quelle mère parles-tu ? Est-ce qu'elle... Ah! diable! Eh! oui, c'est vrai, c'était ta mère aussi. Pardon, j'étais troublé, je pensais... Hil hi! hil

Il s'arrêta et se mit à rire.

Tout à coup, un bruit imprévu retentit dans le ves- tibule. Des cris désespérés se firent entendre. La porte s'ouvrit avec fracas, et Dmitri Fédorovitch apparut. Le vieillard, épouvanté, se jeta du côté d'Ivan.

— Il veut me tuer! il veut me tuer! Défends-moi! cria- t-il en saisissant les pans de la redingote d'Ivan Fédoro- vitch.

��VI

��Derrière Dmitri accouraient Grigory et Smerdiakov. Ils s'étaient d'abord efforcés de l'empêcher d'entrer, comme Fédor Pavlovitch leur en avait depuis longtemps donné la consigne. Profitant de ce que Dmitri s'arrêtait un instant pour regarder autour de lui, Grigory tourna de l'autre côté de la table, ferma la porte en face qui menait aux autres chambres de Fédor Pavlovitch, et se mit devant la porte fermée , les bras en croix , prêt à défendre l'entrée

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