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Page:Dostoïevski - Les Frères Karamazov 1.djvu/141

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LES FRÈRES KARAMAZOV. 131

jusqu'à la dernière goutte de son sang. Dmitri poussa un cri perçant et se jeta sur Grigory.

— Elle est là, alors! on l'a cachée là ! Hors de là, mi- sérable !

Il tira Grigory, qui le repoussa. Ne se possédant plus, Dmitri le souflleta de toutes ses forces. Le vieux tomba comme assommé. Dmitri le franchit et ouvrit la porte. Smerdiakov se tenait à l'autre extrémité du salon, et se serrait contre Fédor Pavlovitch,

— Elle est ici! criait Dmitri Fédorovitch; je l'ai vue se diriger vers la maison , mais je n'ai pu l'atteindre. Où est-elle ? où est-elle ?

Le cri : t Elle est ici ! » rendit à Fédor Pavlovitch tout son courage.

— Arrête- le ! arrète-le! cria-t-il, et il se mit à pour- suivre Dmitri.

Grigory se releva, mais il était comme assourdi. Ivan et Alioscha suivirent leur frère. On entendit dans la chambre voisine quelque chose se briser en tombant.

C'était un grand vase en verre (sans valeur) qui était sur un piédestal de marbre, et que Dmitri avait renversé en passant.

— Attrape-le! vociférait le vieux. Au secours!

Ivan et Alioscha rejoignirent Fédor Pavlovitch et le ramenèrent de force dans le salon.

— Pourquoi lui courez-vous après? Il pourrait, en effet, vous tuer! criait avec colère Ivan Fédorovitch.

— Vanetchka ! Liochetchka ! elle est donc ici, Grou- schegnka! Elle est ici! Il l'a vue lui-même, il l'a vue venir!...

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