Aller au contenu

Page:Dostoïevski - Les Frères Karamazov 1.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LES FRÈRES KARAMAZOV. 135

— Ne craignez pas Ivan, non plus. Il se fâche, mais il vous défend.

— Alioscha, et l'autre? lia couru chez Grouschegnka? Mon cher ange, dis-moi la vérité : était-elle ici tout à l'heure?

— Mais personne ne l'a vue! c'est une illusion ! elle n'y était pas î

— Tu sais, Mitia veut l'épouser!

— Elle n'en voudra pas.

— Elle n'en voudra pas 1 elle n'en voudra pas ! elle n'en voudra pas ! s'écria le vieux exultant de joie.

On ne pouvait rien lui dire qui lui fût aussi agréable. il saisit avec transport la main d'Alioscha et la pressa for- tement contre son cœur. Des larmes jailUrent de ses yeux.

— Prends la petite icône de la Vierge dont je t'ai parlé, prends- la et emporte-la avec toi. Je te permets même de retourner au monastère. Tu sais, je plaisantais à ce pro- pos, ne sois pas fâché... J'ai mal à la tète, Alioscha

Écoute , Lioscha , tranquillise-moi , sois mon bon ange, dis-moi la vérité.

— Toujours la même chose : si elle est venue ou non? dit tristement Alioscha.

— Non ! non ! non 1 Je te crois, mais va toi-même chez Grouschegnka, et demande-lui au plus tôt (épie-la du regard... devine sa pensée secrète...) qui elle préfère, moi ou lui. Peux-tu? veux-tu?

— Si je la vois, je le lui demanderai, murmura Alioscha embarrassé.

— 3Iais elle ne te parlera pas franchement, reprit le vieux. C'est un serpent! Elle t'embrassera, et dira que

�� �