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168 LES FRÈRES KARAMAZOV.

Il s'exaltait.

— Va-t'en 1 tu n'as rien à faire ici, répéta t-il d'un ton rude.

Alioscha s'approcha pour lui dire adieu et le baisa sur l'épaule.

— Qu'as-tu donc? dit le vieux un peu étonné. Nous nous reverrons. Crois-tu me dire adieu pour toujours?

— Non pas, c'est... sans autre intention.

— C'est bon, dit le vieillard. — Écoute, écoute! cria-t-il comme Alioscha s'en allait. Viens un de ces jours manger la oukha. J'en ferai faire d'excellente, promets-moi de venir, dès demain, entends-tu?

Aussitôt qu' Alioscha fut sorti, Fédor Pavlovitch revint à son buffet et se versa encore un demi- verre.

��III

��« Dieu soit loué ! mon père ne m'a pas demandé des nou- velles de Grouschegnka », pensait Alioscha en se rendant chez madame Khokhlakov, « car j'aurais été obligé de lui raconter la rencontre d'hier... Mon père est irrité et mé- chant. Il faut absolument que je voie aujourd'hui nicme Dmilri. »

Et tout absorbé par ses réflexions mélancoliques, il allait sans regarder où il marchait. Tout à coup, il fit un faux pas, butta contre une pierre et tomba si malheureuse- ment qu'il se blessa à la main droite. Il se releva, un

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