Page:Dostoïevski - Les Frères Karamazov 1.djvu/205

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fille, la mort pour la mère ! Qu’est-ce que cette lettre ? Montrez-la-moi tout de suite, tout de suite !

— Non, c’est inutile. Dites-moi comment va Katlierina Ivanovna ? Je désire beaucoup le savoir.

— Toujours le délire ! Elle n’est pas revenue à elle ; ses (antes ne font que jeter des haï et des ho ! Herzenschtube est venu et s’est tant épouvanté que je ne savais que faire. J’étais au moment d’envoyer chercher le médecin pour lui. On l’a emmené dans une voiture… Et pour m’achever, vous voilà, vous, avec cette lettre ! C’est vrai, nous avons encore dix-huit mois à attendre ; mais au nom de votre starets qui se meurt, montrez-moi cette lettre à moi, à la mère ! Tenez-la, si ^ous voulez, je la lirai de loin.

— Non, madame, même si elle-même le permettait. Je viendrai demain, et nous causerons, si vous voulez. Mais maintenant, adieu.

Et Alioscha se précipita dans l’escalier.

II

Il se hâtait. Une pensée lui était venue au moment où il faisait ses adieux à Liza : trouver son frère Dmitri qui semblait se cacher de lui.

Il aurait voulu se rendre au monastère, revoir encore l’illustre mourant ; mais le besoin d’être rassuré sur le sort de Dmitri l’emporta. Il avait le pressentiment, à chaque minute plus certain, d’il ne savait quelle imminente catastrophe.