Page:Dostoïevski - Les Frères Karamazov 1.djvu/33

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elle se souleva autant qu’elle put sur son fauteuil, et se tournant vers le starets, elle joignit les mains. Mais, n’y pouvant plus tenir, elle éclata de rire…

— C’est de lui ! c’est de lui ! dit-elle en désignant Alioscha avec un dépit enfantin.

Le visage d’Alioscha s’empourpra aussitôt. Ses yeux étincelaient, il les ferma.

— Elle a quelque chose à vous dire, Alexey Fédorovitch. Comment vous portez-vous ? dit la dame en s’adressant à Alioscha et en lui tendant sa fine main gantée.

Le starets se retourna et regarda attentivement Alioscha pendant que celui-ci s’approchait de la jeune fille avec un sourire embarrassé. Liza prit un air important.

— Katherina Ivanovna vous envoie par mon intermédiaire ceci, dit-elle en lui donnant une lettre. Elle vous prie de venir la voir tout de suite, et de n’y pas manquer.

— Elle me prie de venir chez elle, moi ?… Pourquoi faire ? murmura Alioscha, étonné et soucieux.

— C’est à propos de Dmitri Fédorovitch et… de tous ces derniers événements, se hâta de dire la pomiestchitsa. Katherina Ivanovna a pris un parti. Mais elle a besoin de vous voir… Dans quel but, je l’ignore, mais elle demande à vous voir le plus tôt possible. Vous irez chez elle, n’est-ce pas ? le sentiment chrétien vous le commande.

— Je ne l’ai vue qu’une fois, reprit Alioscha, toujours étonné… C’est bien, j’irai, continua-t-il après avoir lu la lettre qui ne contenait qu’une pressante prière de venir.

— Ce sera une bonne action de votre part, dit Liza avec animation. Moi qui disais à maman : Il n’ira jamais, il est