Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/246

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prétexte qu’elle était trop étroite, et elle m’était restée. Je me disais : Cela vaut de l’argent. Chez le revendeur on m’en donnerait bien cinq roubles, et en tout cas je pourrais en faire deux pantalons pour des Pétersbourgeois, et j’en aurais encore de quoi tailler un gilet pour moi. À nous autres pauvres gens, vous savez, tout sert. À ce moment, Emelianouchka était triste. De deux jours il n’avait bu. Le troisième encore il se prive de la goutte. Il était tout penseur, tout triste, c’était même pitié. Eh bien, pensai-je, tu n’as plus de galette, mon petit, et tu t’es décidé à rentrer dans la bonne voie. Tu t’es dit : Basta !… Voilà, monsieur, où en étaient les choses quand, là-dessus, arrive une grande fête. Je vais à l’église toute la nuit. En rentrant, je vois mon Emelian assis sur la fenêtre, ivre et chancelant. « Hi ! hi ! pensai-je,