Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/41

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Le monsieur au paletot examinait curieusement le monsieur à la pelisse.

— Vous n’entendez pas ?

— Mais, permettez, quel Schabrine ? Il ne s’agit pas de lui, Schabrine est un homme très-honorable… Les tortures de la jalousie excusent à peine votre impolitesse.

— Schabrine ? C’est un vaurien, une âme vendue, un escroc ! Il a volé la caisse d’État, on le mettra bientôt en jugement.

— Pardon ! le connaissez-vous ? J’en doute fort.

— En effet, son visage m’est inconnu, mais des personnes qui l’approchent de très-près m’ont renseigné sur son compte.

— Quelles personnes ?…

— C’est un sot jaloux qui ne sait pas surveiller sa femme. Voilà ! Êtes-vous content ?