Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/62

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Mais juste à ce moment il entendit une voiture s’arrêter devant le perron, la porte d’en bas s’ouvrir avec fracas, puis un pas lourd, accompagné d’une quinte de toux, retentir dans l’escalier. Ivan Andreïtch poussa vivement la porte et se précipita dans l’appartement, avec toute la grotesque solennité d’un mari outragé. Une bonne se jeta au-devant lui, puis un valet. Mais arrêter Ivan Andreïtch, c’était impossible. Il traversa deux pièces obscures et surgit comme une apparition dans la chambre à coucher d’une jeune et belle dame qui le considéra avec terreur. Les mêmes pas lourds se firent entendre dans la chambre voisine.

— Dieu ! c’est mon mari ! — s’écria la dame en joignant les mains, plus pâle que son blanc peignoir de nuit.

Ivan Andreïtch commençait à com-