Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/64

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core, c’est que la dame ne fit à cela aucune opposition. Elle avait sans doute perdu la parole, car elle ne poussa pas un cri en voyant cet homme, qui n’était certes plus jeune, chercher un refuge dans les intimités de sa chambre à coucher.

Le mari entre, toussant et soufflant, dit bonjour à sa femme d’une voix traînante et s’affaisse dans un fauteuil comme s’il venait de porter une charge de bois.

Et la toux continuait à le secouer.

Quant à lui, et quoiqu’il sût par sa propre expérience que tous les maris trompés ne sont pas redoutables, Ivan Andreïtch, timide comme une souris devant un chat, n’osait souffler. Avec des précautions infinies il s’allongeait sous le lit pour s’y étendre commodément, quand tout à coup une main saisit la sienne.