Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/138

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28 juin.

MATOTCHKA, VARVARA ALEXÉIEVNA !

Finissez-en avec le chagrin ! Comment donc n’êtes-vous pas honteuse ! Allons, assez, mon petit ange ; comment pouvez-vous avoir de pareilles idées ? Vous n’êtes pas malade, ma petite âme, vous ne l’êtes pas du tout ; vous êtes florissante, oui, vraiment, florissante ; un peu pâle, mais florissante tout de même. Et que parlez-vous de rêves, de visions ? C’est honteux, ma chérie, assez ; crachez sur ces songes, crachez là-dessus tout simplement. Pourquoi donc ai-je un bon sommeil ? Pourquoi ne m’arrive-t-il rien ? Regardez-moi, matotchka. Je vais mon petit train, je dors paisiblement, je suis bien portant et gaillard ; c’est plaisir de me voir. Assez, assez, matotchka, vous devriez être honteuse ! Réformez-vous. Je connais votre petite tête, douchetchka ; survient-il la moindre chose, vous devenez mélancolique et voyez tout en noir. Par égard pour moi, cessez, douchetchka. Entrer en condition ? — Jamais ! Non, non, non ! Et comment pouvez-vous penser que cela vous