Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/160

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Fédor Fédorovitch (je parle comme s’il s’agissait de moi) — que ce général, mieux renseigné sur les vertus de l’employé, voulût l’avoir dans sa chancellerie, le fît monter en grade et lui donnât des appointements convenables ; de cette façon, voyez-vous, le mal aurait été puni, la vertu aurait été récompensée, et les autres scribes, les camarades du pauvre homme, n’auraient eu tous qu’à se fouiller. Moi, par exemple, voilà le dénoûment que j’aurais imaginé. Autrement, qu’y a-t-il de particulier dans ce récit ? quel mérite a-t-il ? Ce n’est qu’un fait banal de la vie courante. Et comment vous êtes-vous décidée à m’envoyer un pareil livre, ma chère ? Mais c’est un ouvrage malintentionné, Varinka ; c’est tout bonnement invraisemblable, car il ne peut même pas se faire qu’il y ait un pareil employé. Non, je me plaindrai, Varinka, je déposerai une plainte en bonne forme. Votre très-humble serviteur

MAKAR DIÉVOUCHKINE.