Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/185

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Demain j’irai le voir, n’est-ce pas, mon petit ange ? Qu’en pensez-vous ? C’est un malheur de ne pouvoir se procurer de l’argent ! Ma logeuse est sur le point de me mettre à la porte, et elle refuse de me donner à dîner. Et puis mes bottes sont en si mauvais état, matotchka ; et puis je n’ai pas de boutons, et puis il y a encore bien des choses que je n’ai pas ! Si un de mes chefs remarquait combien ma toilette laisse à désirer ! C’est un malheur, Varinka, un malheur, un vrai malheur !

MAKAR DIÉVOUCHKINE.

4 août.

CHER MAKAR ALEXÉIÉVITCH !

Pour l’amour de Dieu, Makar Alexéiévitch, empruntez une somme quelconque le plus tôt possible ; pour rien au monde je ne vous demanderais de m’aider au milieu de vos embarras présents, mais si vous saviez quelle est ma position ! Il nous est absolument impossible de rester dans ce logement. Il m’est survenu des désagréments terribles, et si vous saviez dans quel émoi, dans quelle agitation je me trouve maintenant ! Figurez-vous, mon ami : ce matin