Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/250

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tout mon être. Je vais me coucher pour un moment. Du reste, je suis tranquille, fort tranquille. Seulement, j’ai l’âme brisée ; il me semble l’entendre, là, tout au fond, elle frissonne, elle tremble, elle s’agite. — J’irai chez vous, mais à présent toutes ces sensations m’ont positivement enivré... Dieu voit tout, matotchka, mon inappréciable petite amie ! Votre digne ami

MAKAR DIÉVOUCHKINE.

10 septembre.

MON CHER MAKAR ALEXÉIÉVITCH !

J’ai appris votre bonheur avec une satisfaction inexprimable, et je sais apprécier les vertus de votre chef, mon ami. Ainsi, maintenant, le malheur a cessé de vous persécuter ! Seulement, pour l’amour de Dieu, ne faites plus de dépenses inutiles. Vivez tranquillement, le plus modestement possible, et commencez, dès aujourd’hui, à mettre chaque jour quelque chose de côté pour ne plus vous trouver tout d’un coup dans la gêne. Pour ce qui est de nous, je vous en prie, ne vous inquiétez pas. Fédora et