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LA RELIGION DES CELTES

gauche levée une longue hampe surmontée d’une espèce d’édicule et abaissant la main droite, qui tient une patère, vers un autel. Une inscription placée au-dessus du bas-relief nous apprend que le dieu s’appelle Sucellos et sa parèdre Nantosuelta. Si le second nom est assez obscur, quoiqu’on puisse rapprocher Nanto de l’Irlandais Nêt guerrier de l’épopée irlandaise, Sucellos est évidemment celtique ; le premier terme se retrouve dans les noms gaulois Su-carus, Su-essiones, et le sens du mot semble être « qui frappe bien » ou « qui a un bon marteau ». Le dieu au maillet est une divinité dont l’on a trouvé d’autres représentations qui le plus souvent ne diffèrent guère du Sucellos de Sarrebourg. La plus singulière représente un dieu barbu revêtu d’une peau de lion, s’appuyant de la main gauche sur une hampe et tenant de la main droite un vase ; derrière lui se dresse au-dessus de sa tête un énorme maillet dans lequel sont fichés cinq maillets plus petits rangés en demi-cercle. M. de Barthélemy pense que le dieu au maillet est le Dispater légendaire des Gaulois[1]. Quant au dieu figuré avec une roue sur l’épaule ou à ses pieds, M. H. Gaidoz le regarde comme le dieu gaulois du Soleil ; mais les représentations qu’on en a conservées n’ont point d’inscriptions et il nous est impossible de savoir si cette divinité portait un nom celtique ou non. L’origine celtique ne peut pas non plus être démontrée pour les divinités tricéphales de Reims, de Dennevy, de Beaune et la singulière statuette d’Autun[2].

La déesse romaine Epona représentée souvent sous la forme d’une femme assise sur un cheval est sans doute une

  1. Revue celtique, t. I, p. 1-8 ; cf. XXII, p. 159-164.
  2. A. Bertrand, La religion des Gaulois, p. 316, 317, 318 et planches XXVII, XXVIII.