Page:Dottin - Louis Eunius.pdf/177

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
167
VIE DE LOUIS EUNIUS.


car j’ai des choses de conséquence en mon esprit, mais je ne le dirai à personne pour ne pas être dénoncé. LOUIS va au couvant ; LA RELIGIEUSE parie :

Deo gratias ! LOUIS

Bonjour, ma cousine, Dieu vous maintienne toujours pleine de piété et de dévotions ; si je ne vous fais pas perdre votre temps, j’ai affection à vous communiquer les secrets de mon cœur. THÉODOSIA

Il n’y a pas, mon cousin, d’empêchement au monde ; au contraire je désirerais toujours votre présence, depuis que nous étions petits, nous nous aimions parfaitement, et tant que je serai vivante ce sera continué. LOUIS «

Jamais je ne me lasserais dans ces saints lieux, s’il était permis de venir visiter ses gens et ses parents, mais les ursulines ne demandent jamais la conversation du monde ; cela me fait, ma cousine, avoir beaucoup de regret d’être privé chaque jour de vous voir. LA RELIGIEUSE

Il est vrai, mon cousin, que nous ne pouvons pas agir librement un sexe avec l’autre, car l’ordre commande. Allez donc, mon cousin, dans le jardin vous promener un peu, car j’ai encore à dire mes matines, et après, mon cousin, nous causerons de nouveau, car je vous aime en toute sincérité. 371 Vers la fin du XVIII® siècle il y avait en Basse-Bretagne des couvents d’Ursulines à Guingamp, Lannion, Tréguier. Etat général par fonds des archives départementales, ancien régime et révolution, col. 178. Cf. V. Onfroy-Kermcalquin, Etudes sur les villes de Bretagne, Guingamp, 1846, p. 451-453. 372 « conversion » est confondu avec « conversation ».