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INTRODUCTION.

Patrice, on ne connaît qu’un seul manuscrit ; il a été excellemment édité avec une introduction, une traduction et des notes par J. J. Dunn, en 1909. De même que l’histoire de saint Patrice n’est chez le P. Boüillon qu’une sorte d’introduction à l’histoire du Purgatoire, le mystère de la Vie de saint Patrice, en trois actes, sert comme d’avant-propos au mystère du Purgatoire de saint Patrice, en deux journées, que l’on représentait le lendemain du jour où l’on avait donné la Vie de saint Patrice[1].

Du Purgatoire de saint Patrice, on a, à notre connaissance, plusieurs manuscrits représentant deux rédactions. La première rédaction, qui suit de près le livre du P. Boüillon, est conservée dans trois manuscrits plus ou moins fragmentaires, et un imprimé. La seconde rédaction est conservée dans deux manuscrits et la traduction d’un troisième manuscrit.

Première Rédaction

1o Le manuscrit 45 du fonds celtique de la Bibliothèque nationale se compose de 78 feuillets ; les feuillets 1-69 vo sont occupés par une copie (A) du mystère de Louis Ennius dont le commencement (trois feuillets) manque ; cette copie est due à Jean Conan[2] de


    folklore de France, Paris, 1904, t. I, p. 321. Dans la forêt de Longboël, à La Neuville (Seine-Inférieure), il y avait un trou de saint Patrice qui donnait entrée dans l’enfer. F. Baudry, Mélusine, t. I, col. 13.

  1. Voir acte III, vers 1124, 1175-1176, p. 256, 262 de l’édition de J. J. Dunn. Cette édition est en cours de publication dans les Annales de Bretagne, t. XXIV et suiv., et a été publiée à part en 1909.
  2. Sur Jean Conan, voir A. Le Braz, Essai sur l’histoire du théâtre celtique, p. 441-448. Voici son acte de décès qu’a bien voulu me communiquer M. le Secrétaire de mairie de Trédrez : « Extrait du registre des actes de décès de la commune de Trédrez pour l’année mil huit cent trente quatre ; du dix neufième jour du mois de décembre mil huit cent trente quatre à midi, acte de décès de Jean Conan, né à S1® Croix, département des Côtes du Nord, Agé de soixante-dix-neuf ans, profession de tisserand, domicilié de Trédrez, décédé le dix huit décembre à sept heures du matin, fils de Guillaume Conan et de Marie Le Moal, tous deux décédés, époux de Marie Jeanne Thomas, filandière, démeurant A Trédrez. La déclarai ion du décès sus-mentionné a été faite par François Conan, demeurant à Trédrez, âgé de vingt-neuf ans, profession de tisserand, qui a dit être fils du défunt et par Pierre Ollivier, demeurant A Trédrez, âgé de soixante trois ans, profession de laboureur, qui a dit être voisin du défunt. Lecture donnée de ce que dessus, les comparantc et témoins ont déclaré ne savoir signer de ce interpellés. Constaté suivant la loi par moi, Yves Hullot, maire et officier de l’Etat civil soussignant. » Si l’on regarde comme exacte l’indication de l’âge de Jean Conan A la date de sa mort, on en conclut qu’il naquit en 1755. C’est la date portée sur une copie de sa traduction du Bouquet sacré du P. Boucher, copie due A Nicolas Le Braz. Il y est dit que la traduction fut achevée er bla mil eis cant trègonl, an uguent a vis hèré « en l’an mil huit cent trente, le vingt