mes idées engourdies dans mon cerveau s’éveillaient et s’enchaînaient par la déduction, au courant de la plume ; que, dans ma vie de recueillement, j’avais beaucoup observé et assez bien compris les caractères que le hasard avait fait passer devant moi, et que, par conséquent, je connaissais assez la nature humaine pour la dépeindre. » Voilà donc maintenant cette facilité à écrire, cette abondance et cette nonchalance qui seront aussi bien caractéristiques de sa manière.
On le voit, lorsque George Sand va commencer à publier, elle avait déjà beaucoup écrit. Sa formation littéraire était complète. C’est la même constatation à laquelle on est amené chaque fois qu’on étudie les débuts d’un écrivain. Il arrive que le génie se révèle à nous par un jaillissement soudain ; mais depuis longtemps il cheminait sous terre, et ce que nous prenons pour une éclosion spontanée n’est que le dernier effort d’une sève lentement accrue et désormais toute-puissante.
Toutefois George Sand devait encore payer