tine aime en lui. Bénédict sait très bien qu’il ne peut épouser Valentine, mais il peut lui faire beaucoup d’ennuis, par lesquels il lui prouvera sa passion. La nuit de ses noces, il est dans la chambre nuptiale, d’où l’auteur a eu soin d’éloigner le mari ; il veille sur le sommeil de celle qu’il aime, et lui laisse une épître où il lui déclare qu’ayant hésité pour savoir s’il tuerait son mari, elle, ou lui-même, ou tous les trois, ou deux au choix, et tour à tour adopté chacune de ces combinaisons, il s’est résolu à ne tuer que lui seul. On le retrouve en effet, la tête fracassée, dans un fossé. Mais ne vous hâtez pas de vous réjouir ! Bénédict a encore beaucoup de mal à faire : il n’est pas mort. Nous le retrouverons plusieurs fois encore, toujours caché derrière les tentures d’où il entend tout ce qu’on dit, voit tout ce qu’on fait, et sort au bon moment, ses pistolets en mains. Le mari, pendant ce temps-là, est au loin. On ne s’occupe pas de lui. C’est un mauvais mari ; c’est un mari : Bénédict n’a rien à craindre de lui… Mais il arrive qu’un paysan, à qui la figure de Bénédict ne revient
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