pas, lui envoie un coup de fourche et met un terme à cette précieuse existence.
Vous vous demandez de quel droit Bénédict est venu troubler la destinée paisible de Valentine. Mais du droit de sa passion ! Il a cinq cents livres de rentes : ce n’est pas avec cela qu’on fait vivre un ménage. Qu’offre-t-il à celle dont il détruit l’intérieur et ruine la situation ? Il s’offre lui-même. N’est-ce pas assez ? Au surplus, raisonne-t-on avec les individus de ce tempérament ? Regardez-le. Voyez sa pâleur maladive et l’éclat inquiétant de ses yeux. Écoutez le son de sa voix et l’exaltation de ses discours. Il passe de la déclamation forcenée à la froide ironie et au sarcasme. L’idée de la mort revient sans cesse dans ses propos. Quand c’est sur lui qu’il tire, il se manque. Mais rappelez-vous ce qu’il a fait l’an dernier lorsqu’il s’appelait Antony. Adèle d’Hervey lui résistait : il l’a assassinée. — C’est un fou dangereux.
La femme incomprise, l’amoureux frénétique, voilà deux personnages nouveaux qui s’emparent du roman. Est-ce qu’on ne pourrait