Page:Doumic - George Sand Dix Conferences sur sa vie et son oeuvre 1922.djvu/19

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qui nous devons cette page éternellement rayonnante de notre histoire : Fontenoy. Nous entrons ici dans un coin du xviiie siècle brillant, galant, frivole, artiste, libertin. Maurice de Saxe raffolait du théâtre : on n’a jamais su s’il l’aimait davantage pour le théâtre lui-même ou pour les femmes de théâtre. Il emmenait en campagne une troupe qui préludait, par une représentation du « théâtre au camp », à l’engagement du lendemain. Dans cette troupe il remarqua une jeune artiste, Mlle de Verrières, dont le père s’appelait M. Rinteau — ce que nous prononçons aujourd’hui : Monsieur Cardinal. De cette remarque naquit une fille, reconnue plus tard sous le nom de Marie-Aurore de Saxe. Ce sera la grand’mère de George Sand. Elle épousa à quinze ans le comte de Horn, un bâtard de Louis XV… C’est extraordinaire ce qu’il y a de bâtards dans cette histoire-là, et invinciblement il vous revient à l’esprit le mot du Monde ou l’on s’ennuie : « Est-ce que tous les enfants ne sont pas naturels ? » … Ce mari, ayant fait l’amitié à sa femme, qui ne fut pas sa femme, de