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Page:Doumic - George Sand Dix Conferences sur sa vie et son oeuvre 1922.djvu/69

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ferme. Il s’était mis à boire, de compagnie avec Hippolyte Chatiron ; et il paraît que l’ivresse berrichonne est lourde et sans joie. Il avait pris, hors de chez lui d’abord, puis sous le toit conjugal, des habitudes d’inconduite. Il avait le goût des servantes. Le lendemain de la naissance de sa fille, Solange, Aurore le surprit. Dès lors, ce qui n’avait été jusque-là pour elle qu’un vague désir, devint idée fixe et prit corps de projet. Un incident servit de prétexte ou d’occasion. En rangeant des papiers. Aurore tomba sur le « testament » de son mari : ce testament n’était qu’une diatribe où le défunt en expectative exhalait contre sa femme — l’idiote — tout un arriéré de rancune. Son parti fut arrêté tout de suite et irrévocablement. Elle reprendrait sa liberté, elle irait à Paris, elle y passerait trois mois sur six. Pour élever ses enfants, elle avait fait venir du Midi un jeune précepteur, Boucoiran. Ce précepteur avait lui-même besoin d’être morigéné et la baronne Dudevant ne s’en faisait pas faute[1].

  1. On trouvera un exemple de cette humeur sermonneuse dans cette curieuse lettre inédite adressée par George Sand à son