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les apprentis de l’armurier

— J’ai là une lime et une échelle de corde.

— Peste ! l’ami ! vous êtes homme de précautions, et ce ne sera pas votre faute si je ne brûle la politesse à ces excellents, Lillois qui me sont si attachés.

— Alors vous acceptez ?

— Parfaitement ; donnez-moi ces joujoux et fixez votre jour…

— Demain, pour minuit.

— C’est convenu. Assurez ma mère de mon obéissance et de mon respect.

Harwelt salua humblement et se retira avec Hugonet en dissimulant sa joie.

À peine la porte se fut-elle refermée sur eux que Gaultier saisit les mains de son maître.

— Au nom du ciel ! mon cher sire, ne suivez pas cet homme.

— Parce que ?

— Parce que c’est un espion, un traître, un agent de la comtesse Jeanne… Oh ! je le reconnais bien. C’est lui que nous avons rencontré, déguisé en moine, à l’église Saint-Trophime ; c’est lui que nous avons revu à Lyon, sous l’habit d’un cavalier.

— Tu crois !

— J’en suis sûr.

— C’est possible ; mais, d’un autre côté, tu ne peux nier que ce ne soit l’écriture de Mme  Marguerite…

— Non certes.

— Si elle attend son fils, peut-il refuser de se rendre à son appel, et si elle-même est en péril, doit-il l’abandonner sans défense !

— Non, c’est impossible, mon cher sire, ce serait d’un lâche et d’un mauvais fils ; mais il y aurait un moyen !…