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XIX


Désespéré de la captivité de son ami, qu’il avait vu emmener par les soldats, Guy, sans écouter les supplications de sa mère l’exhortant à la prudence, s’était rendu droit au camp des assiégeants pour revendiquer la liberté de son fidèle écuyer et se livrer à sa place.

Mais, en route, il rencontra deux soldats, riant et plaisantant de la déconvenue de leur chef, et apprit ainsi que la généreuse supercherie de Gaultier avait été découverte et cruellement châtiée.

Frémissant de rage à la pensée de la souffrance et de l’humiliation du prisonnier, il l’avait vainement cherché dans tous les environs, interrogeant les paysans, les pêcheurs, sans soucis de se compromettre.

Enfin une vieille Flamande, après bien des hésitations, détours, circonlocutions, finit par confesser avoir donné à une bohémienne quelques gouttes de vin, pour laver les plaies d’un jeune blessé qu’elle emmenait dans sa charrette.