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les apprentis de l’armurier

sa main à baiser au fidèle écuyer qui s’était si bravement comporté malgré sa réputation de couardise.

Madja eut sa part de remerciements et de compliments sur sa perspicacité.

Marguerite contemplait son fils avec orgueil. Il était bien tel qu’elle eût pu le souhaiter.

Lui la contemplait avec une muette adoration.

— Sa mère ! c’était sa mère !

Agenouillé à ses pieds, il baisait avec une tendresse passionnée les belles mains blanches qu’elle lui abandonnait, en le couvrant d’un long regard d’amour.

— Sais-tu que je t’en voudrais presque, mon Gaultier, pour m’avoir privé si longtemps d’un tel bonheur.

— Sans doute, sans doute, et je me le reproche bien un peu ; mais si je t’avais dit la vérité, tu n’aurais pas consenti à me laisser jouer ton rôle.

— Ah ! tu as bien gardé le secret.

— Voilà ce que c’est que de savoir mentir, répondit gaiement l’ex-comte ; mais je suis sûr que, en considération de celui-là, ma bonne vieille grand’mère me pardonnera tous mes mensonges, passés et futurs.