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louison

vaises récoltes avaient ruiné ses parents, la maladie, la mort étaient venues ; il restait orphelin…

Sur le conseil du bon curé qui s’intéressait à lui, il était parti pour Paris, dans l’espoir de trouver une place, et muni d’une lettre de recommandation pour M. Scherer.

Mais la pensée de s’adresser à ce haut et puissant personnage faisait trembler le pauvre garçon.

Comptant plutôt sur sa petite amie, il était venu à l’hôtel, demandant tout naïvement : « Louison, mademoiselle Louison ».

On lui avait ri au nez et il s’en allait découragé, quand il avait vu la petite fille monter en voiture.

Triste et désolé, il résolut de s’en retourner au pays, mais auparavant il voulut tenter d’apercevoir encore une fois sa petite amie de jadis.

— J’ai été ingrate et orgueilleuse, mon bon Claude, je t’en demande pardon, dit Louise avec un regret sincère, et je vais te conduire moi-même à mon oncle.

Faisant traverser à l’orphelin émerveillé les somptueux appartements de l’hôtel, Louise frappa à la porte du cabinet du banquier.

— C’est toi, petite, que veux-tu donc et qui m’amènes-tu là ?

Tout émue encore, la fillette raconta à son oncle l’histoire de Claude, s’accusant franchement de son oubli et de ses torts…

— Hum ! ces torts-là sont un peu les miens ; j’aurais dû penser davantage à ceux qui avaient été bons pour toi. Enfin, ce qui est passé est passé. Voyons maintenant ce que je peux faire pour ce garçon-là.

L’interrogeant avec bienveillance, M. Scherer s’informa de ses capacités, de ses aptitudes.

Claude répondit de son mieux, avec timidité, mais sans