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cet équilibre, et déjà l’eau, dans son furieux engloutissement, avait approché une des extrémités de l’embarcation près de la gueule du remous. Il saisit à l’instant un des avirons et avec une vigueur et une dextérité extrêmes il pousse l’esquif et le sort du circuit dangereux de l’entonnoir, après avoir longtemps lutté contre sa violence.

La clarté de la lune eût suffi pour le diriger, s’il n’eût eu qu’à choisir une voie. Mais toutes étaient aussi périlleuses les unes que les autres. Dans de telles circonstances, l’espérance lutte encore contre toutes les chances d’un malheur inévitable. Aussi dans ce danger extrême, Gonzalve conserva toujours l’espoir de se préserver de la mort. Il entra bientôt dans les gouffres écumeux du Sault,