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des douces consolations de son malheur et abreuvée de tous les maux qui puissent torturer une femme et une amante.

Malgré l’horreur du lieu où elle se trouvait, elle ne tarda pas à s’endormir. Elle n’entendit aucun bruit pendant la nuit, car les brigands n’avaient aucun coup à faire et dormaient aussi très paisiblement. Quand elle s’éveilla les ténèbres régnaient encore autour d’elle. La lanterne de la pièce voisine ne jetait qu’un pâle reflet à travers la mi-ouverture de la porte. Ses idées encore appesanties par le sommeil ne lui rappelèrent plus le lieu qu’elle habitait. En ouvrant les yeux, elle se crut encore chez son père et appela d’une voix habituée Catherine, sa fille de chambre. En prononçant ce mot elle entendit les pas d’une personne qui s’éloignait rapidement et