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dans un endroit où ce n’était qu’un bouillon terrible. L’eau se choquait contre les pierres et rejaillissait dans l’air. C’était là la dernière période du sault, mais elle était terrible. Il eut assez de force et d’adresse pour pousser l’esquif entre deux pierres. Il y passa comme un éclair et vogua tout à coup dans le plus bel endroit du fleuve St. Laurent. Le cours était encore rapide, mais plein et uni comme une glace. En ce moment les premiers rayons du soleil perçaient les forêts avoisinantes, et jettaient sur le fleuve un lustre argenté qui fesait briller en l’air les mille et mille parcelles de la cascade qui semblaient autant de diamants. Gonzalve était moins attentif à cette scène de la nature, qu’à celle dont il voyait enfin approcher le dénouement. Craignant d’être reconnu de St. Felmar, il se couvrit la