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nom de Ville-Marie, devait son établissement. Son père avait jadis joint à son titre de noblesse une brillante fortune. Mais, trop avide de voir fleurir cette nouvelle colonie, il l’avait toute épuisée en entreprises qui furent pour la plupart sans succès.

La perte de son épouse avait mis le comble à son infortune et depuis longtemps il menait une vie retirée et silencieuse. Ennuyé des tumultes du monde, accablé d’infirmités et d’années il avait transporté, en 1808, ce qui lui restait de son ancienne opulence dans une île à peu de distance de Montréal. À peine ce nouveau sol s’était-il trois fois revêtu des ornements du printemps, que la mort vint mettre un terme à ses longues souffrances. Gonzalve, à l’époque où nous le voyons, c’est-à-dire un an après la mort de son père, comptait à peine sa