Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/335

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peine se séparer. Il la vit assise dans un berceau, s’amusant à composer un bouquet de fleurs. Il alla tout droit à elle qui ne s’aperçut de sa venue que lorsqu’il était prêt d’entrer. S’étant retournée sur le bruit de ses pas, elle laisse aussitôt ses fleurs et veut s’enfuir. Il la saisit en souriant, et l’attirant dans le berceau, il l’assied sur lui. Elle tremblait de tous ses membres.[1] En sentant ce tressaillement de sa sœur, il ne put retenir ses larmes, et lui dit en sanglotant :

— Ah ! dites moi, ma sœur, pourquoi vous me fuyez, pourquoi je semble vous faire horreur ?…

  1. Il faut se rappeler, encore une fois que Louise se croyant toujours liée par le serment qu’elle avait prêté dans la caverne des brigands de Chateaugay, n’avait fait connaître qu’une bien faible partie de ses aventures. Ni le capitaine Thimcan, ni aucun autre, n’en savait que ce qu’elle avait cru pouvoir dire sans se rendre parjure.