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cette conduite. Personne n’avait été témoin de la scène qu’il avait eue avec sa sœur. Elle n’en dit elle même rien ; mais sa pâleur et sa morne mélancolie fit voir à la tendre mère que ses deux enfants lui cachaient des maux qui leur étaient communs.

Gustave passa une nuit de désespoir, et féconde en sombre projets. Une fièvre brûlante le consumait le matin. Toute la maison en prit alarme. Louise surtout, s’attribuant la cause des douleurs de son frère, cachait avec soin ses chagrins et ses pleurs.

Il était encore au lit quand on lui apporta la lettre qui l’appelait au conseil des Trois à Montréal. Sachant bien que le bonheur et l’avenir de sa sœur seraient le sujet des délibérations, il oublia à l’instant son mal, et partit sans retard. En lui disant adieu, Louise lui remit le billet suivant.