Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/42

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veux pas d’avance répandre le deuil dans ton cœur sensible. Tu souffres déjà, j’en suis certaine. En te disant que dans quatre jours, je serai près de toi, j’espère tempérer les tristes nouvelles qu’il me reste à t’apprendre. Je dérobe le temps le plus précieux pour t’en écrire quelques mots. Ma position ne pouvant subsister sans ton secours, je ne saurais exécuter mes projets sans t’en donner avis. Depuis ton départ je n’ai appris de toi que la nouvelle de ta promotion au grade de Colonel. J’avais espéré que ta renommée adoucirait les scrupules de mon père ; mais vain espoir. Sa passion dominante en a reçu un nouvel échec et bien loin que ton avancement ait servi nos intérêts, il n’a fait qu’accroître les difficultés. Sans cesse obsédée malgré moi de mille prétendants importuns, j’en suis venue au point de