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théâtre de nos courses. C’était la place la plus lucrative. Les vaisseaux transportaient alors les richesses du levant en Angleterre et en Hollande. Il est vrai que nous rencontrions souvent des vaisseaux de guerre ; mais nous arborions les pavillons des différents peuples que nous voyions, et nous passions ainsi sans coup férir. La première capture que nous fîmes me valut le commandement du navire. J’y déployai une force et une adresse qui les surprit au point de me proclamer prince de la mer. Après six mois des courses les plus heureuses, nous nous vîmes poursuivis par cinq vaisseaux anglais qui avaient été envoyés expressément pour détruire notre petite escadre. Il n’y avait pas à lutter. Nous avions heureusement le meilleur voilier de la Méditerranée. Mais il nous fallut fuir les côtes de l’Europe. Nous prîmes la route de