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d’une bande stationnée dans une île voisine et qui avait habité la même retraite que nous. Leur but était de me prendre aussi pour leur chef, avec la condition que je passerais la moitié de l’année avec eux. Mon amour propre en fut piqué ; j’acceptai. Au bout de deux mois, dix autres bandes, dont la plus éloignée était à cent lieues, me choisirent encore pour leur roi. Je reçus alors le titre de Grand.[1] Mon nom était connu des autorités civiles, j’entends mon titre de Grand. Mais je voyageais sans cesse d’une loge à une autre, de manière à ne pourvoir être rencontré nulle part. Au mois de Juillet 1811, je comptais deux cents loges sous ma domination, dans les deux, Amériques. J’entrepris alors d’établir un code de lois pour régir

  1. Pour ne pas interrompre le récit de Gustave, nous remettons à dire plus tard l’effet que produisait cette lecture sur Louise.