Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/434

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
436

mille bandits. Je jetai un souvenir sur ma famille, mais ce reflet effacé ne toucha mon esprit que comme un premier réveil après de longs songes, qui, fuient la mémoire et dont on cherche à composer un fait si disparate à la fin qu’on l’oublie aussitôt comme une chose trop futile. Je ne me rappelais plus aucun trait de mon père, quant à ma mère et à ma sœur à peine les avaisje déjà vues. J’étais d’ailleurs si occupé à la poursuite de mon entreprise, à laquelle je tenais de cœur, que je passai quelquefois à quinze pas de mon père sans le reconnaîre ni même y penser. Je savais que j’étais né en Canada, mais je ne connaissais nullement en quelle partie des deux provinces. Je m’informai quelquefois du nom de Duval. Je rencontrai un homme de ce nom près des Trois Rivières. C’était un pêcheur que je