Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/479

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donc à l’époque que nous disions naguère, c’est-à-dire, à la neuvième année de leur tendre union, quand il passa dans l’île un pauvre mendiant qui vint demander le pain de la vie à la porte de Gonzalve. Les traits de cet homme cachés sous une épaisse barbe crasse conservaient encore les insignes de la probité. Gonzalve sans le reconnaître satisfit généreusement à sa demande et allait refermer la porte quand le vieillard lui dit.

— Monsieur, s’il vous plaît, je crois reconnaître en vous une ancienne connaissance.

— Vraiment, répondit Gonzalve, entrez dans ce cas, vous me feriez plaisir en me disant de quelle manière et quand vous m’avez connu.

— Ce ne sera pas long, dit le mendiant, n’est-ce pas vous qui avez autrefois conduit un canot de malheureux