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dessins. Tout lui semblait vivant en cette retraite, tout parlait à son cœur. Il lui semblait entendre encore cette guitare résonner ces chants d’amour qu’il maudissait naguère parce qu’il en voulait dicter d’autres. Ce n’était plus cependant la voix de l’amour, mais celle de l’innocence opprimée qui suivait les vibrations illusoires du sombre instrument et inspirait le désespoir et la mort.

Peu de jours s’étaient écoulés depuis le départ de Louise. St. Felmar un peu plus paisible que la veille, examinait les dessins qui avaient dissipé les longs loisirs de sa fille. En soulevant un papier, il s’en détache une lettre qui tombe à ses pieds. Il s’empresse de la reprendre. Elle était à son adresse et de l’écriture de Louise. En l’ouvrant il lut ces mots : « À mon père et ma mère. » II courut