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avec Lee le Gypsy, de Burgess Hill, qui s’était donné le surnom de Coq des dunes du sud.

Ce fut après cela que le champion Harrison entreprit de lui donner des leçons régulières de boxe.

— J’aimerais autant que vous renonciez à la boxe, petit Jim, dit-il, et madame est de mon avis, mais puisque vous tenez à mordre, ce ne sera pas ma faute si vous ne devenez pas capable de tenir tête à n’importe qui du pays du sud.

Et il ne mit pas longtemps à tenir sa promesse.

J’ai déjà dit que le petit Jim n’aimait guère ses livres, mais par là j’entendais des livres d’école, car dès qu’il s’agissait de romans de n’importe quel sujet qui touchait de près ou de loin aux aventures, à la galanterie, il était impossible de l’en arracher, avant qu’il eût fini.

Lorsqu’un livre de cette sorte lui tombait entre les mains, Friar’s Oak et la forge n’étaient plus pour lui qu’un rêve et sa vie se passait à parcourir l’Océan, à errer sur les vastes continents, en compagnie des héros du romancier.

Et il m’entraînait à partager ses enthousiasmes, si bien que je fus heureux de me faire le Vendredi de ce Crusoé, quand il décida que le petit bois de Clayton était une île déserte et que nous y étions jetés pour une semaine.

Mais lorsque je m’aperçus qu’il s’agissait de coucher en plein air, sans abri, toutes les nuits, et qu’il proposa de nous nourrir de moutons des dunes, (de chèvres sauvages, ainsi qu’il les dénommait) en les faisant cuire sur du feu que l’on obtiendrait par le frottement de deux bâtons, le cœur me manqua et je retournai auprès de ma mère.

Quant à Jim, il tint bon pendant toute une longue et