Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/68

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tient plus à supprimer des emplois qu’à remplir ceux qui sont vacants, maintenant que la paix est venue. Mais je n’ai jamais vu, jusqu’à présent, à quoi vous a servi votre séjour à l’école, Roddy. Vous y avez passé beaucoup plus de temps que moi, mais je me crois néanmoins en mesure de vous mettre à l’épreuve. Avez-vous appris l’histoire ?

— Oui, père, dis-je avec quelque confiance.

— Alors, combien y avait-il de vaisseaux de ligne à la bataille de Camperdown ?

Il hocha la tête d’un air grave, en s’apercevant que j’étais hors d’état de lui répondre.

— Eh bien ! il y a dans la flotte des hommes qui n’ont jamais mis les pieds à l’école et qui vous diront que nous avions sept vaisseaux de 74, sept de 64, et deux de 50 en action. Il y a sur le mur une gravure qui représente la poursuite du Ça ira. Quels sont les navires qui l’ont pris à l’abordage ?

Je fus encore obligé de m’avouer battu.

— Eh bien ! votre papa peut encore vous donner quelques leçons d’histoire, s’écria-t-il en jetant un regard triomphant sur ma mère. Avez-vous appris la géographie ?

— Oui, père, dis-je, avec moins d’assurance qu’auparavant.

— Eh bien, quelle distance y a-t-il de Port-Mahon à Algésiras ?

Je ne pus que secouer la tête.

— Et si vous aviez Wissant à trois lieues à tribord, quel serait votre port d’Angleterre le plus rapproché ?

Je dus encore m’avouer battu.

— Ah ! je trouve que votre géographie ne vaut guère mieux que votre histoire, dit-il. À ce compte-là, vous n’obtiendrez jamais votre certificat. Savez-vous faire