Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

était chez elle chose fort rare, mais elle écoutait en souriant tout ce que je lui disais.

— Pauvre vieux Jim, fit-elle une ou deux fois à demi-voix, pauvre vieux Jim !

— Et s’il a été reçu, dis-je, eh bien, naturellement il fera apposer sa plaque, et il aura son logis particulier, et nous perdrons notre Edie.

Je faisais de mon mieux pour tourner la chose en plaisanterie et la prendre à la légère, mais les mots me restaient encore dans la gorge.

— Pauvre vieux Jim ! dit-elle encore.

Et en prononçant ces mots, elle avait des larmes dans les yeux.

— Ah ! pauvre vieux Jock, ajouta-t-elle en glissant sa main dans la mienne pendant que nous marchions, vous aussi vous teniez un peu à moi autrefois, n’est-ce pas, Jock… Oh ! voici, là-bas, un bien joli petit vaisseau.

C’était un charmant petit cutter d’une trentaine de tonneaux, très marcheur à en juger par ses mâts élancés et la coupe de son avant.

Il arrivait du Sud, sous ses voiles de foc, de misaine et de grand mât, mais au moment