Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/170

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— Peuh ! dit-il, je redoutais constamment quelque événement de ce genre depuis cette histoire de la Tour d’alarme. Cette conduite est bien d’un Français. Ils ne peuvent pas laisser les femmes tranquilles. Du moins de Lissac l’a épousée, et c’est là une consolation. Mais il n’est guère temps, maintenant, de songer à nos petits tracas, car toute l’Europe est en révolution, et selon toute probabilité, nous voici avec vingt autres années de guerre sur les bras.

— Que voulez-vous dire ? demandai-je.

— Eh ! mon ami, Napoléon est débarqué de l’île d’Elbe. Ses troupes sont accourues autour de lui, et le roi Louis s’est sauvé à toutes jambes. La nouvelle en est arrivée à Berwick ce matin.

— Grands Dieux ! s’écria mon père. Alors, voici cette terrible besogne entièrement à recommencer ?

— Oui, nous nous étions figurés que l’Ombre n’était plus là, et elle y est encore. Wellington a reçu l’ordre de quitter Vienne pour se rendre dans les Pays-Bas, et l’on croit que l’Empereur fera une sortie d’abord dans